Faire des harangues :
Faites donc retentir dans les murs de Saint-Stephen
Les griefs de la vieille Écosse.
Dempster, un Écossais vrai bleu, je le garantis ;
Toi, qui détestes les serments, chaste Kilkerran[1],
Et ce baron des hautes terres, à la langue bien pendue,
Le laird de Graham[2],
Et un autre, un gaillard qui est un damné vieux malin,
Dundas de son non ;
Erskine, un jeune gars du nord, plein de feu ;
Les francs Campbell, Frédéric et Hay,
Et Livingstone, le hardi sir Willie,
Et bien d’autres
Que Démosthènes et Cicéron
Pourraient avouer pour frères ;
Levez-vous, mes enfants ! Déployez votre ardeur,
Pour faire rendre son écuelle à la vieille Écosse ;
Ou, ma foi ! je parie le curoir neuf de ma charrue,
Qu’avant peu vous verrez
Qu’elle vous apprendra, avec un petit couteau fumant,
Une autre chanson.
Ces temps-ci elle a été de mauvaise humeur,
La perte de sa milice lui a allumé le sang ;
(Que le diable ne les laisse plus jamais prospérer.
Ceux qui lui ont joué ce tour !)
Et à présent elle paraît devoir devenir tout à fait folle
Au sujet de son whisky.
Et, Seigneur ! si une fois on l’y pousse,
Elle retroussera sa jupe de tartan,
Et, poignard et pistolet à la ceinture,
Elle courra les rues,
Et plongera son petit couteau jusqu’à la poignée
Dans le premier qu’elle rencontrera !
Pour l’amour de Dieu, messieurs ! parlez-lui donc avec douceur,
Et caressez-la légèrement, et pas à contre-poil ;
Et rendez-vous à la grand’chambre
En toute hâte,
Et efforcez-vous, avec tout votre esprit et tout votre savoir,
D’y porter remède.
Cette mauvaise langue, ce frondeur de Charles Fox
Pourra vous poursuivre de ses brocards et de ses railleries ;
Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/62
Apparence
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POÉSIES DE BURNS.