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POÉSIES DE BURNS.




XII.


Maintenant dans toute l’assemblée
          Règne une attente silencieuse ;
Car Moodie monte à la porte sainte
          Avec des nouvelles de damnation.
Si Cornu[1], comme aux jours anciens,
          Se présentait parmi les fils de Dieu,
La vue seule de la face de Moodie
          Le renverrait à son chaud logis
                    Avec effroi ce jour-là.



XIII.


Écoutez comme il éclaircit les articles de foi
          À force de cris et de coups de poing !
Tantôt doux et calme, tantôt emporté et furibond,
          Il frappe du pied et il bondit !
Son menton allongé, son museau retroussé,
          Ses hurlements et ses gestes affreux,
Oh ! comme ils embrasent le cœur dévot,
          Ainsi que des emplâtres de cantharides,
                    En un tel jour !



XIV.


Mais, chat ! la chaire a changé de ton ;
          Il n’est plus de paix ni de repos :
Car tous les juges réels se lévent,
          Ils ne peuvent plus se tenir de colère.
Smith entame ses froides harangues
          Sur la pratique et sur la morale ;
Et les dévots s’écoulent en masse
          Pour donner aux jarres et aux barils
                    Un coup de main ce jour-là.



XV.


Que signifie son éclat stérile
          De la puissance morale et de la raison ?
Sun style anglais et ses beaux gestes
          Sont absolument hors de saison.
Il définit l’homme moral
          Pareil à Socrate ou aux Antonins,
Ou à quelque vieil idolâtre païen ;
          Mais il n’y mêle pas un mot de foi :
                    Ce qu’il faudrait ce jour-là.

  1. Le diable. (N. d trad.)