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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/71

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POÉSIES DE BURNS.




XXIV.


Survient une joviale et babillarde commère.
          Et elle s’assied auprès du feu ;
Puis elle tire son fromage et son couteau :
          Les filles sont plus réservées.
Les vieillards tourmentent de tous côtés
          Pour faire dire le bénédicité,
Jusqu’à ce que quelqu’un mette bas sa toque,
          Et le leur donne comme une corde à vache,
                    Très-long ce jour-là.



XXV.


Malheur à celui qui ne trouve aucune fille,
          Ou que des filles qui n’ont rien !
Il n’a guère occasion de dire les grâces
          Ou de tacher son bel habit !
Ô femmes mariées, songez combien autrefois vous-mêmes
          Vous aviez besoin des beaux garçons ;
Et ne permettez pas que, pour une croûte de fromage,
          Les filles aient un affront
                    En un tel jour !



XXVI.


Voici que le sonneur de cloches à sa corde bruyante
          Commence à se pendre et à carillonner ;
Les uns regagnent bruyamment leur logis, du mieux qu’ils peuvent ;
          Les autres attendent le soir.
Aux portes les jeunes gens s’arrêtent un peu,
          Jusqu’à ce que les filles aient ôté leurs souliers :
Avec la foi et l’espérance, avec l’amour et la boisson,
          Ils sont tous fameusement en train
                    De causer ce jour-là.



XXVII.


Combien de cœurs de pécheurs et de filles
          Ce jour convertit !
Leurs cœurs de picrre sont devenus, avant la nuit,
          Aussi tendres que la chair peut l’être.
Il y en a qui sont pleins d’amour divin ;
          Il y en a qui sont pleins d’eau-de-vie ;
Et mainte affoire commencée ce jour-là
          Pourra finir en fornication
                    Quelque autre jour.