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POÉSIES DE BURNS.

       Suffoqués d’effroi ;
Et à la toque de Robin flotter un crèpe
       Pour Mailie qui est morte.

Ô vous tous, bardes des bords du beau Doon,
Et vous qui sur ceux d’Ayr accordez vos cornemuses !
Allons, joignez-vous à la plainte mélancolique
       Du chalumeau de Robin !
Son cœur ne prendra jamais le dessus !
       Sa Mailie est morte !


À JAMES SMITH,


NÉGOCIANT À MAUCHLINE.


Amitié, mystérieux ciment de l’âme !
Adoucissement de la vie, et soudure de la société !
Je te dois beaucoup.
Blair.


Cher Smith, le plus rusé, le plus adroit voleur
Qui ait jamais tenté larcin ou rapine,
Vous avez sûrement quelque pouvoir magique
       Sur les cœurs humains ;
Car jamais sein n’a été à l’épreuve
       De vos artifices.

Pour moi je jure par le soleil et la lune,
Et par chaque étoile qui clignote là-haut,
Que vous m’avez coûté vingt paires de souliers
       Rien qu’à aller vous voir ;
Et à chaque nouvelle paire qui est usée,
       Je suis plus enchanté de vous.

Cette vieille matrone capricieuse, la nature,
Pour compenser votre mesquine stature,
Vous a façonné créature humaine
       Du plus beau jet ;
Et, dans ses caprices, sur chaque trait
       Elle a écrit : Homme.

L’envie de rimer vient de me prendre,
Le levain de ma cervelle est en pleine fermentation,
Mon imagination prend un essor sublime
       À ce pressant appel :
Avez-vous un moment de loisir
       Pour entendre ce qui arrive ?