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POÉSIES DE BURNS.


Est certes une étrange chose à voir
       Parmi ces toilettes de fête
              Si belles en ce jour.

II.


Je vois que vous êtes assiégé de compliments
       Par bien des lords et des ladies ;
« Dieu sauve le roi ! » est une chanson de coucou
       Que l’on dit toujours très-aisément ;
Les poëtes aussi, bande vénale,
       Avec des vers bien tournés et faciles,
Voudraient vous faire croire que vous ne faites jamais mal,
       Mais que vous êtes toujours infaillible et sûr
              En un tel jour.

III.


Pour moi, en face d’un monarque,
       Même là je ne veux pas flatter ;
Car d’une pension, charge ou place,
       Je ne suis pas votre humble débiteur :
Ainsi, sans faire injure à votre Grâce,
       Ni diffamer votre royauté,
Il y en a eu beaucoup de pires de votre race,
       Et peut-être un a été meilleur
              Que vous en ce jour.

IV.


Il est très-vrai, mon souverain,
       Que mon habileté peut bien être mise en doute ;
Mais les faits sont des gaillards qui ne se laissent pas battre
       Et qu’on ne peut pas discuter :
Votre nid royal, sous votre aile,
       Est bien dépouillé et maltraité,
Et maintenant il n’aura à l’entour
       Que le tiers et méme moins de la corde
              Qu’il eut un jour[1].

V.


Loin de moi de prétendre
       Blâmer votre législation,
Ou dire que vous manquez de sagesse ou de feu
       Pour gouverner cette puissante nation |
Mais, ma foi ! je crois fort, Sire,

  1. Allusion aux traités de 1788 qui reconnurent l’indépendance des
    États-Unis, et qui rendirent la Louisiane à l’Espagne. (N. du trad.)