Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
46
POÉSIES DE BURNS.


Ô vous, gens sages, qui vivez d’après une règle,
Dont le sang n’a ni flux nf reflux, gens graves, calmes et froids,
Comparé à vous — ô insensé ! insensé ! insensé !
       Quelle différence !
Votre cœur est une véritable eau dormante,
       Votre vie, un canal !

Aucune trace de sentiments extravagants,
Sur vos faces où rien n’est écrit, rien n’a un nom :
Dans des roulades et des grâces arioso
       Vous ne vous égarez jamais ;
Mais gravissimo, vous allez bourdonnant
       Vos basses solennelles.

Vous êtes si graves, qu’à coup sûr vous êtes sages ;
Il n’est pas étonnant que vous méprisiez
Les garçons écervelés et inconsidérés,
       La bande des tapageurs ;
Je vous vois lever les yeux au ciel —
      — Vous savez la route. —

Tandis que moi — mais je m’arrêterai là —
Avec vous je n’irai guère nulle part. —
Or donc, Jamie, je n’en dirai pas davantage,
       Mais je laisserai là ma chanson,
Content de faire avec vous la paire,
       N’importe où j’aille.

SONGE.


Pensées, paroles et actions, le statut blâme tout avec raison,
Mais assurément les songes n’ont jamais été accusés de trahison.


(En lisant, dans les papiers publics, « l’Ode du Lauréat, » avec l’autre morceau d’apparat du 4 juin 1786, l’auteur ne se fût pas plutôt endormi qu’il se crut transporté au lever du Roi, le jour de naissance ; et, dans son imagination de rêveur, il lui présenta l’adresse suivante.)

I.


Bonjour, votre Majesté !
       Puisse le ciel accroître votre bonheur
À chaque anniversaire de votre naissance que vous voyez,
       C’est le désir d’un humble poîte :
Ma barderie ici, à votre lever,
       Un jour tel que celui-ci,