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L’OTAGE.

Moros se glisse auprès de Denys le Tyran avec un poignard caché sous ses vêtements : les archers l’arrêtent et l’enchaînent. « Parle, lui dit d’un air sinistre le despote, que voulais-tu faire de ce poignard ? — Délivrer la ville d’un tyran. — Tu expieras ton crime sur l’échafaud.

— Je suis, répond Moros, préparé à mourir, et je ne te demande pas mon pardon ; mais accorde-moi une grâce. Je voudrais avoir trois jours pour marier ma sœur à son fiancé. Je te donne mon ami pour otage. Si je ne reviens pas, tu peux le faire mourir. »

Le roi sourit d’un air méchant et lui dit, après un instant de réflexion : « Je t’accorde ces trois jours ; mais sache que, passé ce délai, si tu n’es pas de retour ici, ton ami mourra, et toi, tu auras ta grâce. »

Moros s’en va trouver son ami : « Le roi ordonne que j’expie mon crime sur l’échafaud ; mais il m’accorde trois jours de délai pour marier ma sœur à