Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/228

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Le premier vers vint assez facilement. Il était ainsi conçu :

Pour bien chanter l’Huile de Bob…

Mais après avoir cherché toutes les rimes autorisées en ob, je dus m’en tenir là. Dans mon embarras, j’invoquai l’aide paternelle, et au bout de quelques heures de sérieuses méditations, nous parvînmes, mon père et moi, à terminer ainsi le poëme :

Pour bien chanter l’Huile de Bob
Il faudrait la douceur d’un Job.
Signé : Snob.

Ma composition, je l’avoue, ne péchait point par la longueur — mais « il me restait encore à apprendre, » comme on dit dans l’Edinburgh Review, que le mérite d’une œuvre littéraire ne dépend en rien de son plus ou moins détendue. En somme, j’étais assez content de mon coup d’essai ; il ne s’agissait plus que de savoir en faveur de qui je disposerais de mon ode. Mon père fut d’avis qu’il fallait l’envoyer au Taon ; mais deux raisons agirent pour m’en empêcher. Je craignais la jalousie du rédacteur en chef, et le bruit courait, en outre, qu’il ne payait pas ses collaborateurs. Après avoir mûrement réfléchi, je résolus