Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/281

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LALAGE, après un moment de silence.

Et il mourra ! Hélas ! hélas ! Castiglione mourra. Qui donc a prononcé ces paroles ? Où suis-je ? Qu’a-t-il dit ? — Politien ? tu es là ? tu es toujours là, Politien ? Je sens que tu es encore là, — et pourtant je n’ose regarder, de peur de ne plus te voir. Non, tu ne pouvais partir avec ces paroles sur les lèvres ! Oh ! parle-moi ! Fais-moi entendre ta voix, — un mot, un seul, qui m’annonce ta présence, — une simple phrase pour me dire combien tu méprises, combien tu hais ma faiblesse de femme. Ah ! ah ! Tu n’es point parti. Oh ! parle ! Je savais que tu ne t’éloignerais pas ! Je savais que tu ne voudrais pas, que tu ne pourrais, que tu n’oserais t’éloigner ainsi ! Malheureux, tu ne réponds pas ; — ton silence me raille ! et cette main va te saisir ! Il est parti, — parti, — parti ! Où suis-je ? C’est bien, c’est très-bien ! Pourvu que la lame soit effilée, — pourvu qu’une main sûre porte le coup. C’est bien, c’est très-bien ! — Hélas, hélas !