Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/352

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Il se montra toujours plein de bon vouloir ; il témoigna même un vif désir de cette expérience et me pressa de commencer tout de suite. Deux domestiques, un homme et une femme, étaient là pour donner leurs soins ; mais je ne me sentis pas tout à fait libre de m’engager dans une tâche d’une telle gravité sans autres témoignages plus rassurants que ceux que pourraient produire ces gens-là en cas d’accident soudain. Je renvoyais donc l’opération à huit heures, quand l’arrivée d’un étudiant en médecine, avec lequel j’étais un peu lié, M. Théodore L…, me tira définitivement d’embarras. Primitivement j’avais résolu d’attendre les médecins ; mais je fus induit à commencer tout de suite, d’abord par les sollicitations de M. Valdemar, en second lieu par la conviction que je n’avais pas un instant à perdre, car il s’en allait évidemment.

M. L… fut assez bon pour accéder au désir que j’exprimai qu’il prît des notes de tout ce qui surviendrait ; et c’est d’après son procès-verbal que je décalque pour ainsi dire mon récit. Quand je n’ai pas condensé, j’ai copié mot pour mot.

Il était environ huit heures moins cinq, quand, prenant la main du patient, je le priai de confirmer à M. L…, aussi distinctement qu’il le pourrait, que c’était son formel désir, à lui Valdemar, que je fisse une expérience magnétique sur lui, dans de telles conditions.

Il répliqua faiblement, mais très-distinctement : « Oui, je désire être magnétisé ; » ajoutant immédiate-