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Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/238

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rée par le sens commun, et qui procurait du plaisir à tous ceux qui avaient l’honneur de la connaître. Elle avait découvert, après mûre réflexion, qu’elle avait été, par accident, changée en jeune coq ; mais, en tant que coq, elle se conduisait normalement. Elle battait des ailes, comme ça, comme ça, avec un effort prodigieux ; et, quant à son chant, il était délicieux ! Co… o… o… o… queri… co… o… o… o… ! Co… o… o… que… ri… co… co… co… o… o… o… o… ! »

— Madame Joyeuse, je vous prie de vouloir bien vous contenir ! — interrompit notre hôte avec colère. — Si vous ne voulez pas vous conduire décemment comme une dame doit le faire, vous pouvez quitter la table immédiatement. À votre choix ! »

La dame (que je fus très-étonné d’entendre nommer madame Joyeuse, après la description de madame Joyeuse qu’elle-même venait de faire) rougit jusqu’aux sourcils, et sembla profondément humiliée de la réprimande. Elle baissa la tête et ne répondit pas une syllabe. Mais une autre dame plus jeune reprit le sujet de conversation en train. C’était ma belle jeune fille du parloir.