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Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/154

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les ailes sont de ternes réalités ? Comment t’aimerait-il ? ou te jugerait-il sage, toi qui ne le laisserait point, dans la promenade de son vol, chercher un trésor en les cieux pleins de joyaux, encore qu’il y soit monté d’une aile indomptée. N’as-tu pas arraché Diane à son char ? et chassé du bois l’Hamadryade qui cherche un refuge dans quelque plus heureux astre ? N’as-tu pas banni de son flot la Naïade, du vert gazon l’Elfe et moi des rêves d’été sous le tamarin.

LE COLISÉE

Type de l’antique Rome ! Riche reliquaire de contemplations hautes au temps léguées par des siècles ensevelis de pompe et de puissance ! Enfin — enfin — après tant de jours de lassant pèlerinage fatigué et de brûlante soif (soif des sources de savoir qui gisent en toi) je m’agenouille, homme jeune et changé, dans tes ombres, et bois du fond même de mon âme ton soir, ta grandeur et ta gloire !