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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/100

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de chétives ressources, dans Paris assiégé. Il se plaignait de douleurs physiques :

— J’ai froid dans les os, me disait-il.

Le regard perdu dans le vide, ses mains enfoncées dans les manches de la capote, comme dans un manchon, il descendait quelquefois en ville. Il nous était facile de trouver des prétextes pour ces sorties, au cours desquelles nous prenions un vif intérêt à suivre les travaux de défense que le colonel Denfert faisait exécuter dans les faubourgs. On creusait des tranchées, on crénelait les maisons, on y perçait des meurtrières. La population civile, curieuse, affairée, se mêlait aux travailleurs du Génie et aux artilleurs, leur donnant des conseils, les aidant même à manœuvrer les lourdes pièces de canon.

Au milieu de ces curieux, on remarquait la gent très nombreuse et très désœuvrée des officiers de Mobiles. Ces jeunes gens, promus aux postes de lieutenant et de sous--