Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

charpentiers, menuisiers avaient été réquisitionnés. Leur grouillement, dans cette petite redoute, ressemblait à celui d’une fourmilière.

— Tout cela sent le Prussien, disions-nous.

En effet, il n’était plus éloigné.

Parmi les travaux dont nous suivions avec intérêt l’exécution hâtive, il y en avait un qui excitait particulièrement notre attention, notre étonnement, dirai-je. C’était une espèce de hutte faite de troncs d’arbres, ainsi que nos casemates, en forme de cône écrasé comme une habitation khongouse. On essaya vainement d’y appliquer le revêtement en terre que le sol pulvérisé par la gelée ne permettait pas. La singulière construction s’élevait au milieu du fort, dépassant déjà les parapets et prenant tournure de fournir à l’artillerie prussienne le plus précieux point de mire. On l’aurait dit « fait exprès ». Or, ce singulier spéci-