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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/108

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Georges pour une corvée quelconque et voilà qu’en arrivant à la Porte de France, nous tombons au milieu d’une agitation inaccoutumée. L’entrée de la porte est obstruée par des masses de paysans escortant de longs chars à échelle alsaciens, chargés d’un pauvre mobilier, de quelques hardes entassées à la hâte en des caisses mal fermées d’où s’échappent de misérables nippes. Des vieillards gémissants, des femmes larmoyantes, pressant leurs enfants sur leur sein, gisent au milieu de ce désarroi qui s’augmente encore de l’affairement des soldats chargés du rétablissement de l’ordre. Nous avons toutes les peines du monde à nous frayer passage.

Pénétrant plus avant, nous distinguons les cris :

— Les Prussiens !… ils arrivent !… ils sont à Pérouse !… à Géromagny !… à Rougemont !

Tout à coup, le tumulte redouble. C’est