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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/109

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l’omnibus de Géromagny qui s’ouvre péniblement un chemin à travers la foule. La caisse de la voiture est criblée de balles. Cette fois-ci, c’est donc bien vrai ! Du reste, à notre arrivée sur la Place d’Armes, une preuve éclatante nous convaincrait si nous doutions encore : les Mobiles du Rhône, au nombre de deux cents environ, sont là tout en désordre. Les uns n’ont plus de képi, d’autres ont perdu leur fourniment. Ils étaient en reconnaissance et ils ont été surpris par un groupe de cavaliers qui démasquèrent subitement quatre pièces de canon. Ils n’étaient pas en force. Après quelques coups de fusils tirés, un « sauve qui peut » s’est fait entendre. Ils ont rebroussé chemin comme ils ont pu, laissant une dizaine d’hommes sur ce théâtre du premier engagement.

Avant de reprendre la route des Perches, nous allons faire un tour au café Anselme où l’on apprend toujours quelque nouvelle.