Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les rumeurs du café nous informent que les Prussiens ont incendié le château de M. Keller, le député, à Rougemont, qu’ils n’ont même pas épargné l’asile des orphelins fondé par lui, etc., etc.

À notre sortie du café, nous trouvons la place un peu moins encombrée. La foule est toujours nombreuse, mais moins bruyante. On a pu abriter quelques-uns des pauvres réfugiés. Les officiers, par groupes de cinq ou six, causent avec animation. On se presse autour d’eux pour saisir quelque lambeau de conversation. Une estafette fend la foule, sans crier gare. Nous traversons les portes. Sur les remparts, les artilleurs ont pris position autour de leurs pièces. À l’accent bref et énergique des ordres donnés, ont voit maintenant que ce n’est plus un exercice banal.