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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/118

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Perches et le village de Danjoutin. À partir de ce premier coup, pendant 73 jours et autant de nuits, le bombardement se continua sans un instant de répit, avec une intensité toujours croissante. Les habitants se réfugièrent dans les caves et l’on ne vit plus en ville que de rares passants. De temps à autre, une maison s’effondrait, un incendie se déclarait. Ce qui causait le plus d’effroi à la population, c’était le schrapnell. Quand un de ces terribles engins éclatait en pluie de feu sur la Place d’armes, les rares habitants qui circulaient encore s’enfuyaient éperdus à la recherche d’un introuvable abri.

Le séjour de nos casemates, aux Basses-Perches, était intenable. Les obus y entraient sans obstacle, défonçant aisément la faible garniture de troncs d’arbres que nul revêtement ne défendait.

Nous n’avions qu’un seul chirurgien-major pour les deux Perches et, en cas de