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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/120

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Nous avions aussi lié connaissance avec les télégraphistes. Ils étaient deux, un professionnel et un Mobile, aussi peu soldats l’un que l’autre. Leur intimité nous valut quelques agréables moments. Chez eux, nous trouvions du feu. La neige ayant commencé, nous souffrions terriblement de son froid pénétrant, et c’était avec délices que nous ressentions l’insigne faveur de nous approcher d’un poêle ronflant et rouge.

Nos amis, les télégraphistes, n’étant pas soldats de métier, ne se croyaient pas obligés de faire montre de bravoure. Ils étalaient au contraire, avec une franchise que mon ami Georges qualifiait de cynique, une parfaite pusillanimité. Devant la pluie d’obus qui pénétrait dans nos casemates, ils avaient calculé que deux obstacles, si minces soient-ils, valent mieux qu’un. Volontiers, ils eussent passé jours et nuits sous leur lit de camp que couvraient mate-