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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/129

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quelque valeur et s’y préparaient eux-mêmes une installation à demeure.

Deux obus les avaient déjà touchés, traversant leur grenier et allant éclater sur le mur d’en face.

Ils supportaient cette épreuve avec assez de calme. Le vieux M. Boltz ne quittait plus son large fauteuil à oreillettes qu’on avait rapproché du grand poêle de faïence.

— Eh bien ! monsieur Boltz, et votre jardin, comment va-t-il ?

— Ah ! mon jardin, je n’ose plus y aller, la route est balayée par les obus.

— Et vos livres ? vous les avez rapportés, je pense ?

— C’était inutile. Ils courent là-bas moins de danger qu’ici, car, ils sont sous la garde de ces lieutenants de Mobiles Lyonnais que vous avez vus ici, qui en prennent bien soin, comme du mobilier dont ils se servent, et m’en donnent des nouvelles presque chaque jour.