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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/150

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dont les maisons à toits rouges s’étageaient à droite et à gauche de la route montueuse — l’unique rue du village — pour aboutir à un immense calvaire dressé sur un piédestal de quelques marches qui dominait de ses bras éperdus le paysage désolé.

Quelques pas encore et nous allions entrer dans le village, lorsque nous nous entendîmes appeler :

— Sergent ! caporal !

C’était un lieutenant des Mobiles de la Haute-Saône. En se dissimulant dans les anfractuosités de la carrière, il avait marché presque parallèlement à nous, sans que nous nous fussions aperçus de sa présence. Il faisait partie d’une autre compagnie d’éclaireurs et avait voulu s’assurer, comme nous, de la présence des Prussiens à Chèvremont.