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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/153

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où nous avions voulu pénétrer était une des premières du village. Assez rapidement, tirant et nous cachant, tirant encore et nous cachant de nouveau, nous pûmes gagner l’entrée de la carrière. Le lieutenant avait une infériorité sur nous, car nous avions, nous, de bons chassepots, et lui n’avait que son épée. Reculant de roche en roche, la fumée de nos coups de fusil dissimulait nos mouvements et nous permettait de changer de poste presque sans être vus.

Le lieutenant profitait de notre tir et, lorsqu’il avait quelques pas à faire, nous disait :

— Tirez, sergent !… tirez caporal !…

Il usait ainsi de la même tactique que nous.

Comme d’habitude, Pichon nous servait de point de ralliement. Entre deux coups de fusil, il égayait notre retraite de ses refrains. Ce jour, il affectionnait une inepte scie de café-concert dans laquelle il y avait