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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/166

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Là-dessus nous prenons nos dispositions à dix mètres l’un de l’autre, et plaçons nos hommes en sentinelles sur toute la lisière du bois, avec la recommandation expresse de ne pas tirer sans ordre.

— Vous verrez peut-être quelques soldats isolés se diriger vers vous, leur dîmes-nous, laissez-les venir et ne bougez pas.

De notre côté, nous avions pris pour nous la garde du chemin qui donne accès dans la forêt. Le froid était intense. J’étais continuellement en marche pour encourager nos hommes, les engager à se donner un peu de mouvement sur place et surtout leur recommander de ne pas tirer sans ordre.

Le vent s’élevait, secouant sur nous la neige des arbres transformée en aiguilles de glace qui nous transperçaient le visage.

La pâle clarté qui devance le soleil découvrait devant nous une immense plaine blanche descendant en pente jusqu’au lit de la petite rivière « la Douce », presque au