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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/167

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point où elle se jette dans « la Savoureuse ». Tout-à-coup, paraissent trois Prussiens s’avançant bien paisiblement. Ils enfonçaient dans la neige jusqu’au-dessus du genou et paraissaient en si complète sécurité qu’ils portaient leurs fusils en bandoulière.

— Quelle chance ! nous les tenons ! pourvu que ces b… là ne tirent pas.

Ces mots n’étaient pas plutôt dits que… pan !… pan !… pan !… et voilà que, de toute notre ligne de factionnaires, s’éleva la plus intempestive pétarade.

Un des hommes tomba, et nous vîmes les deux autres détaler, de toute la force de leurs jambes, aussi vite que le permettait l’épaisseur de la neige.

— L’homme que nous avons vu tomber est peut-être blessé ? Il faut aller vers lui !…

Il était à quelque 250 ou 300 mètres.

— Prenez garde, me dit Pichon, ils sont