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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/168

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peut-être tout près et en nombre, c’est imprudent !

Mais j’étais déjà parti avec Loye, Gambey et… Pichon, qui faisait comme moi, tout en me conseillant le contraire.

À quelques pas du Prussien, nous le voyons se redresser à genoux et, jetant son fusil devant lui :

— Catholique !… catholique !… criait-il.

Il n’était point du tout blessé et disait le seul mot français qu’il eût appris, comptant sur sa vertu pour nous bien disposer en sa faveur.

Le malheureux tremblait comme une feuille, et le froid n’y était pour rien.

Sur un signe il détacha son ceinturon. Il n’était point blessé. Nous le fîmes se relever et marcher au milieu de nous. Un de nos Alsaciens nous traduisit son langage : il était Poméranien et catholique. On l’avait persuadé que nous massacrions les prisonniers et il se retournait pour nous de-