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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/169

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mander grâce en se disant père de famille. Notre attitude le rassura bien vite. Nous lui offrîmes du pain : il le mangea avec avidité. Il nous montra le sien qui était noir, affreux, répugnant, mais nous pûmes apprécier cette célèbre saucisse aux pois dont on parlait tant. Sans être bon, c’était supportable et meilleur à coup sûr que le lard passablement avarié qu’on nous distribuait depuis la complète suppression de la viande fraîche. Le prisonnier fut expédié en ville et interné au fort des Barres. Une compagnie de Mobiles du poste d’Andelnans vint nous relever.

Dans ce village de Danjoutin, avec le froid et la neige, les heures d’inaction étaient des plus pénibles.