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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/175

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aller ? Tu es ici avec les camarades et bien forcé de faire comme eux. Allons, remue-toi un peu. Refais ton abri mieux que cela. Avec ce trou mal creusé, tu n’es pas garanti.

Et j’allais plus loin. Au retour, je le trouvais toujours dans la même situation.

— Allons ! voyons ! du courage, sacrebleu ! tu vas te laisser geler ! Bats la semelle ! Fais la danse de l’ours, mais ne reste pas immobile !

— Je ne peux pas, caporal, je ne peux pas !

Je l’aidais à se blottir et le laissais un peu remonté, puis, quand je revenais, je le retrouvais toujours de même.

— Veux-tu bien te bouger, animal !

— Ça va mieux, caporal, je n’ai plus si grand froid.

Plus tard, je le trouvai adossé sur un tronc d’arbre. Il me dit :

— Ça va ! ça va mieux ! je n’ai presque plus froid.