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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/188

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assis et tout à fait calmes. Les officiers nous renseignent et nous disent :

— Il n’y a rien ! C’est toujours la même chose, ces b… là ont peur de tout. Un arbre qui bouge, pour eux, c’est un Prussien. Allez dire au lieutenant Courriol qu’il peut dormir tranquille, ce n’est pas encore cette nuit que nous serons attaqués !

Nous n’avions qu’à revenir dire ce dont on nous chargeait. Mais à peine avions-nous rendu compte de ce qui se passait que, de nouveau, les Mobiles revenaient, accourant à toutes jambes.

— Cette fois, ça y est !… le bois est noir de Prussiens !

N’ayant pas encore déposé nos armes, nous partons en hâte. En effet, à l’extrémité du bois, nous nous trouvons en face d’une masse compacte de Prussiens, couvrant ce bois dans toute sa largeur et entrant en masses profondes sous les épais fourrés. Leurs vêtements noirs tranchaient