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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/189

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sur le terrain blanc de neige et les indiquaient à notre tir. Nous fîmes, ce jour-là, un bel exercice de « tirailleurs en retraite ». Ils avançaient avec une sage lenteur qui nous permettait de bien les ajuster. Lors même que tout notre poste serait venu, se joignant aux Mobiles, c’eût été folie de supposer qu’on aurait pu les arrêter. Ils étaient trop ! J’estimai qu’il y en avait au moins de quatre à cinq cents, mais je pensais qu’on aurait prévenu le commandant Gély qui résidait à Danjoutin, et qu’il aurait envoyé du renfort. Mon idée était donc de tenir le plus longtemps possible afin de donner aux troupes de secours le temps d’arriver.

Tous les dix qui étions là, je suis sûr que nous avons fait de bonne besogne, ne reculant que pas à pas, tirant à coup sûr et de si près que nous ne pouvions manquer notre coup, cependant que le sifflement des balles se faisait entendre à deux mètres au-dessus de nos têtes.