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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/190

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Enfin, nous avions rejoint le poste. Ayant franchi le fossé et la barricade de branchages, nous nous trouvions au milieu d’une poignée de quelques éclaireurs, augmentée d’une dizaine de mobiles, l’air ahuri.

— Qu’est-ce donc, sergent Pichon ? Où sont nos hommes ? Où est le lieutenant ?

— Le lieutenant est en ville, pour aviser le capitaine !… Les hommes, il les a placés sur la route en demi-cercle sur notre droite.

— Comment, sur cette route ? Mais pourquoi ? Ils sont tournés ! Ils vont être tous pris si on ne les rappelle en hâte !… Rapidement ! mon bon sergent !… les Prussiens sont sur nos talons.

À ce moment même, leurs balles nous arrivaient.

— Placez vos hommes, sergent, organisez la défense derrière notre fossé. Je cours et je ramène ceux que le lieutenant a sacrifiés si inconsidérément.