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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/191

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Certaines circonstances décuplent les forces. En quelques instants, j’avais parcouru la route et ramené les sentinelles — on pouvait dire justement « les sentinelles perdues » — et nous prenions nos places de combat.

Il pouvait être six heures et depuis deux heures déjà je faisais le coup de feu.

— A-t-on prévenu le commandant Gély ? dis-je au sergent.

— Oui, il y a plus d’une heure.

— Eh bien ! qu’a-t-il répondu ?

— Il jouait aux cartes. Il était en sabots et il a dit : — C’est le 45e qui est aux prises ? Fort bien, je vais vous envoyer du renfort.

— Vous feriez bien de renvoyer encore un homme, ou mieux d’y aller vous-même afin de lui bien expliquer la situation. Comptez sur nous pendant ce temps pour bien défendre le poste et surtout réclamez des munitions !