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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/192

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En hâte, Pichon prit le chemin de Danjoutin.

Je ne sais ce que les Prussiens attendaient, mais leur lenteur était inconcevable. Ils tiraient et tiraient dru, mais leurs balles ne nous faisaient pas grand mal. De notre côté, nous tirions de notre mieux, attendant le feu d’une décharge pour nous guider et ne pas gaspiller nos cartouches.

Nous étions une soixantaine environ : cinquante éclaireurs et dix à douze mobiles, les seuls restants des deux postes de première ligne, et l’attaque semblait n’avoir fait aucun progrès lorsque revint Pichon.

— Eh bien ! qu’a dit le commandant ?

— Le commandant a dit : — Comment, le 45e tient tout toujours ! Ah ! c’est bien, cela ! C’est une belle fusillade. Je m’y connais, j’ai fait les guerres de Crimée et d’Italie et je sais ce que c’est qu’un feu bien nourri.

— Mais, commandant ?…