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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/193

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— Oui ! oui ! c’est entendu, je m’occupe de vous.

Et il avait repris sa partie de cartes.

Maintenant, il était certain que nous ne comptions plus que sur nous. La conversation était finie. Il restait à défendre notre poste jusqu’à la dernière cartouche.

Chacun de nous fit son devoir.

Les Prussiens se rapprochaient et leurs coups portaient. Le bruit de notre tir était coupé par les cris, les gémissements des blessés sans que nous puissions même regarder d’où partaient ces plaintes.

Mon fusil me brûlait les mains, je mettais des poignées de neige sur la batterie pour la refroidir. Comme je l’aimais, mon chassepot ! Quel bon service il me fit ce jour-là ! L’aiguille fonctionna d’un bout à l’autre sans avoir été remplacée et j’arrivai pourtant au bout de mes 90 cartouches.

Quand je me retournai pour m’en faire céder par quelque camarade, je ne vis plus