Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et nous tombions dans les bras l’un de l’autre. C’était le brave Pichon !

— Je te cherchais, me dit-il simplement, je ne me consolais pas de t’avoir laissé derrière moi.

Dans la tristesse, dans l’accablement de notre défaite, nous nous mîmes à pleurer convulsivement en nous tenant embrassés.

Mais le moment n’était pas de s’attendrir. Il fallait pourvoir à notre sécurité. Les Prussiens obliquant à droite, nous devions faire le contraire et gagner Danjoutin en tournant par la gauche.

À quelques pas de là, nous apercevions encore deux ombres : c’étaient Boulogne et Dargent ! Je fus heureux de les revoir. Puis, nous entendons, lamentable, une plainte déchirante qui éclate au milieu de la sinistre plaine :

— À moi !… à moi !… disait cette voix que nous reconnaissions pour celle d’un de nos éclaireurs de Saône-et-Loire, un des