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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/217

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endommagée. Ce n’est pas le canon qui a fait ça, c’est les rats (sic).

En effet, les rats avaient dévoré la figure du malheureux mobile et l’avaient rendu méconnaissable.

Les blindages de cet hôpital, tant mal que bien, le garantissaient des projectiles, mais ils interceptaient l’air, et la fièvre putride enlevait tous les blessés. Pas une amputation ne réussit.

On s’étonnait du manque de surveillance et de l’inertie des autorités supérieures.

On pensait que le colonel Denfert avait peur et n’osait sortir de sa casemate.

— Bien ! disait-on, qu’un commandant de place observe certaines précautions, qu’il ne s’expose pas aux avant-postes, mais il y a des devoirs auxquels il est tenu. Il doit précisément surveiller les hôpitaux, visiter les blessés et se montrer en ville pour relever le courage de la population. De cela, il ne fait rien !