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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/218

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Ce que l’on racontait de la misère régnant dans les caveaux de l’église était à faire dresser les cheveux. Des centaines d’êtres humains gisaient, là, dans une obscurité profonde. Ils s’arrachaient les maigres rations de vivres que faisait distribuer le maire. Les plus forts prenaient la part des faibles. Des individus mouraient et on ne s’apercevait de leur mort qu’à l’odeur du cadavre.

On rendait justice au maire M. Mény, qui multipliait ses efforts pour adoucir les souffrances de la population, payait de sa personne et visitait les pauvres gens. Mais que pouvait-il à peu près seul, devant les immenses misères qu’il y avait à soulager ?

Les Suisses, nos excellents voisins, émus de compassion en présence des souffrances — qu’ils devinaient, — des malheureux Belfortains avaient demandé au général Von Treskow de laisser sortir les vieillards, les femmes et les enfants.