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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/223

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levée, ses deux mains croisées au-dessous du genou, le menton appuyé sur ce genou.

Un obus vient frapper obliquement la casemate, juste dans ma direction. S’il n’avait pas trouvé d’obstacle, il me fut arrivé en pleine poitrine : mais Mouilleseaux me masquait. Un fragment du projectile qui me menaçait, le frappant juste au-dessous du genou, me laissa complètement indemne. Le pauvre garçon m’avait servi de bouclier.

Un jour, je conduisais à la citadelle la corvée du pain. En monome, nous gravissions une des petites ruelles étroites et raides comme un escalier. Je tenais la tête. En route, je rencontre un de mes amis des éclaireurs. Pour échanger avec lui quelques mots, j’abandonne ma place de tête et me trouve à l’autre extrémité, tout en bas de la file. Arrive un obus qui passe au-dessus de nous et rase la tête du premier, juste à la place que je devais occuper.