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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/227

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l’œil dur, me montra du doigt un plan accroché au mur.

— Vous savez ce que c’est, n’est-ce pas ?

— Oui, mon commandant, c’est le plan du fort.

— Donnez-le moi. Vous connaissez ces points rouges, de place en place ?

— Oui, mon Commandant, ce sont les places des factionnaires.

— Eh bien ! c’est à ces places mêmes que vous devez les poser et non à d’autres.

Je sortis la tête basse et bien désolé. Sick devina la funeste décision.

— Caporal, je vous en supplie !… Laissez-moi ici !

— Hélas ! mon pauvre ami, l’ordre est formel, c’est là qu’il me faut te placer.

J’étais navré, mais que faire ? La dure consigne ne me permettait pas d’hésiter.

— C’est à la mort que vous m’envoyez !

J’aurais préféré prendre sa place !…