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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/229

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Ce sont peut-être les derniers mots qu’il ait prononcés. J’usai le peu de perchlorure de fer qui me restait, essayant vainement d’arrêter le sang. Quand arriva le major, il n’était plus temps.

Je retournai chez M. Brunetot :

— Mon Commandant, j’ai placé le factionnaire où vous m’avez dit. Il y est mort. Où faut-il mettre le troisième ?

Il me lança un coup d’œil foudroyant et me tourna le dos, furieux, sans répondre.

Combien je regrettai de n’avoir pas pris plus tôt la décision dont alors j’assumai la responsabilité. Non, je ne remis pas le troisième à cette place et… personne n’y fit attention !

Deux de mes collègues, le caporal Roussel et le caporal Léraud, succombaient dans cette même semaine.

Léraud, légèrement blessé en apparence, alla finir à l’hôpital.

Roussel fut frappé d’un éclat d’obus à la