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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/232

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Je vois encore — comme je le percevais à travers ma fièvre — le désespoir de Leroux et de Georges. Tous deux auraient voulu m’accompagner : le service ne le permettait pas. Georges descendit avec moi. Il voulait me conduire chez madame Anselme, mais je refusai, dans la crainte de porter la contagion dans sa maison. Il entra seul, pendant que je l’attendais à quelques pas dans la rue. Au bout d’un instant, il sortit suivi de madame Anselme.

— Allons, entrez, me dit-elle, que faites-vous ici, au froid, les pieds dans la neige ? Vous voulez donc vous tuer ?

— Mais c’est inutile, chère madame. Il serait dangereux, pour vous et les vôtres, que j’entre dans votre maison. Je dois me rendre sans retard à l’hôpital.

— Plus souvent que je vous laisserai aller à l’hôpital ! Vous savez comment on en sort de l’hôpital !… Vous allez rester chez moi. Nous vous soignerons comme nous