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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/29

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À côté de nous vint se placer un bon jeune homme des environs de Belfort, avec son frère, caporal au 7e de ligne. Il nous prenait, à cause de nos vêtements civils, pour des habitants de la ville et voulait capter notre bienveillance pour son frère. Il nous invita à partager une bouteille de pommard.

À la table voisine dînaient quelques sous-officiers des Mobiles du Haut-Rhin sur lesquels j’aurai souvent à revenir, car nous fîmes plus ample connaissance et trouvâmes en eux d’excellents amis dont l’affection nous fut précieuse.

Ils se joignirent à nous. Le champagne succéda au pommard et au chambertin. Bientôt, nous fûmes à l’unisson de la gaîté générale. Sans même me souvenir des sentiments de révolte que j’éprouvais à la minute précédente, j’avais subi l’influence de l’air ambiant. Une sorte de courant magnétique m’avait pénétré, mon chauvinisme