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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/41

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cun allait rire de nous. Avec un certain étonnement, nous vîmes que notre passage dans les rues n’excitait ni émoi ni curiosité.

Nous avions devant nous un jour de congé. Nous en profitâmes pour visiter la ville et nous enquérir de notre ami Leroux qui pouvait arriver d’un instant à l’autre.

L’église attira d’abord notre flânerie. On était en train d’en faire un magasin de vivres. Les farines destinées à Strasbourg et détournées de leur destination par le siège avaient été dirigées sur Belfort. Le déchargement s’en effectuait.

Les nuages blancs échappés des sacs, dissimulant les murs et les voûtes, ne nous privèrent d’aucune jouissance artistique. Sauf une assez belle grille en fer forgé, l’intérieur de l’église était d’une rare banalité. Nous allions en sortir, lorsque le bruit d’une bagarre sur le parvis nous fit hâter le pas. On criait :