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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/43

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chercher « les soldats ». Il était question de nous !

Il faut avouer que Leroux n’avait rien négligé de ce qui pouvait justifier l’agression dont il venait d’être victime. Avec son veston de velours, sa cravate nouée négligemment, son feutre rembranesque, il ne pouvait passer inaperçu. Ajoutez que, voyant un sujet de tableau dans ce déchargement de farine sous le porche d’une église, il avait atteint son carnet et prenait rapidement un croquis[1]. À cette époque où tout était matière à suspicion, il n’en fallait pas plus pour éveiller les colères du patriotisme. Nous étions arrivés à temps et le tirions d’un bien mauvais pas.

  1. Avant son départ, L’Illustration l’avait prié de lui envoyer des dessins sur la guerre.