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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/46

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Nous fûmes donc généreux à peu de frais, et ces générosités nous firent des amis.

La plate-forme où s’effectuaient ces libations était de plain-pied avec le grenier où nous avions dormi. On accédait à ce grenier par un escalier pratiqué dans la muraille. Du parapet de cette plate-forme, on planait sur les dégagements de la caserne.

— Venez, venez donc voir !

C’était Georges qui nous appelait. De ce parapet, il nous invitait à contempler le soldat préposé à la préparation des gamelles.

Au pied d’un mur noirci de fumée grasse, un bidon non moins noir et non moins gras vacillait, en équilibre instable, sur deux amas de briques. Un feu de broutilles humides dégageant plus de fumée que de calorique chauffait l’horrible chose qui cuisait là-dedans.

Sale, la figure maculée de taches innommables, coiffé d’un bonnet de police répu-