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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/71

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Et le capitaine, avec son bon sourire :

— Sergent Loviconi, allez donc, sans trop vous faire voir, nous cueillir quelques grappes de ce beau raisin.

Loviconi, avec une prestesse sans égale, escalada le talus et remit au capitaine quatre ou cinq grappes qu’il nous partagea. Elles nous parurent plus belles, plus réjouissantes à l’œil que les plus somptueux produits exposés chez Potel et Chabot.

La saveur de ce fruit juteux m’avait ragaillardi. Je me repris à marcher vigoureusement. Hélas ! ce ne fut qu’une excitation de courte durée et bientôt la fatigue eut raison de ma résistance.

Si encore nous avions su où nous allions !

Mais rien ne nous renseignait. Les villages que nous traversions étaient nombreux. À chaque clocher que nous apercevions, nous disions : — C’est là ? On traversait le village sans s’y arrêter et l’on s’hypnotisait