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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/72

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sur un autre clocher qui nous ménageait la même déception.

Nous escortions un convoi d’artillerie dont les chevaux s’emballaient parfois. Il nous fallait alors courir du même pas. D’autres fois, la dernière voiture s’arrêtait et nous devions en faire autant. Puis, comme elle repartait au galop pour rejoindre les autres, nous prenions le pas de course. La poussière devenait intolérable. J’avais la gorge en feu, mes tempes battaient, tout tournait autour de moi.

De bien loin, j’avais perdu le capitaine : Leroux lui-même m’avait laissé en arrière. Je marchais automatiquement, tout s’embrumait dans un vague tourbillon. Je m’étais rapproché du fossé qui longeait la route, l’herbe rase dont les bords étaient tapissés m’étant plus douce aux pieds que la route caillouteuse. Et voilà que… tout de mon long, je m’abattis sur la pente gazonnée !

Quand je revins à moi, il faisait presque