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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/83

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Nous étions de ces soldats qui les protégeaient : leur reconnaissance attendrie nous venait comme à des sauveurs.

Il y avait, ce jour-là, double fête dans la maison, les époux Fichter célébraient leurs noces d’argent en même temps que les fiançailles de leur fille aînée. À les voir ainsi, dans leur insouciante gaîté, nous ne comprenions pas… N’avaient-ils pas le sentiment du danger qui les entourait ? Ils ne paraissaient pas s’en douter. Satisfaits d’avoir échappé à une première alerte, ils étaient retombés dans une trompeuse sécurité. Nous les trouvions inconscients, repris au charme de leur calme existence.

Tous ces visages respiraient un bonheur sans nuage. Cependant, à quelques pas d’eux, à leur porte, l’invasion grondait menaçante !

Eux aussi croyaient à la magie du mot « République ». Gambetta, disaient-ils, va organiser nos armées comme en 1792.