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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/93

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guerre. Gras à lard, il nous procura un plat succulent dont le nom reste à déterminer : il tenait à la fois du civet, à cause du vin, et de la gibelotte, par les pommes de terre que nous y ajoutâmes. L’animal fut vite dépecé et mis dans la casserole. Dans une de nos excursions, nous avions découvert un petit pot de beurre fondu qui fit merveille. Le luxe de nos raffinements alla même jusqu’au bouquet de thym et de laurier. Le seul inconvénient fut que notre cuisine était en plein air, qu’une pluie fine tombait sans relâche, éteignant le feu, et que notre civet-gibelotte faillit se trouver noyé sous la pluie maudite qui nous transperçait.

Heureusement, dans une de nos razzias, nous avions trouvé un vieux parapluie devenu « le parapluie de l’escouade ». Un soldat le tint déployé sur notre « frichti ».

Les camarades s’étant mis d’accord pour me reconnaître quelques talents culinaires, c’est moi qui, ce jour-là, fus chargé