Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/310

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Les troupes défilent ensuite devant nous et peu après, je reprends le chemin de la gare. Le général Pershing, l’air très content, me reconduit, en insistant pour que j’aille, dans mes voyages au front, visiter les divisions américaines.

De dix heures à cinq heures, le train me ramène à Paris où je dois présider à cinq heures et demie le Conseil des ministres.

J’ai appris par téléphone que le bombardement de Paris a continué aujourd’hui.

À cinq heures et demie, Conseil des ministres. Clemenceau a trouvé parfaite la lettre du cardinal Amette à l’archevêque de Westminster au sujet de l’Irlande. Il l’a fait officieusement passer par l’ambassadeur d’Angleterre.

Clemenceau lit en Conseil le rapport qu’il m’adresse à l’appui d’un décret nommant Foch maréchal et il donne communication de l’arrêté qu’il prend pour conférer la médaille militaire à Pétain.

Puis Pichon lit les télégrammes diplomatiques.

Enfin, les affaires courantes. Clemenceau se fâche contre Boret, absent, parce que quelques boulangeries ont dû fermer à Paris faute de pain. « Je ne puis cependant, s’écrie-t-il, être ministre du Ravitaillement. Je suis déjà ministre de l’Intérieur. Je suis moitié ministre des Affaires étrangères. Je ne puis vraiment être partout ! »


Jeudi 8 août.

Excellentes nouvelles de l’offensive franco-britannique. Les troupes alliées attaquent ensemble sur le front de Picardie et d’Artois.

À quatre heures trente, le général Rawlinson doit assaillir le renflement de la poche du Santerre ; ensuite, le général Debeney doit tomber dans le flanc de l’ennemi.

Leygues me soumet un programme pour un