Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/317

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puisse faire ses preuves sous la direction de Pétain. Elle désire elle-même se battre.


Mardi 13 août.

Conseil des ministres. Clemenceau se fâche contre Pams et les préfets, parce qu’il a appris par son fils, revenu de Bretagne, que des pêcheurs avaient manqué de pain pendant plusieurs semaines. Boret et Pams s’en prennent à l’encombrement des ports et aux difficultés des transports. Ils affirment que dans quinze jours la crise sera terminée. Il est vrai que la nouvelle récolte, bonne pour le blé, sera mauvaise en pommes de terre et qu’avec l’armée américaine à nourrir, on tombera dans des difficultés nouvelles. Clemenceau n’écoute pas les explications de Pams et de Boret et paraît croire qu’il suffit de parler avec vivacité pour commander aux phénomènes économiques.

Pichon lit les télégrammes du Quai d’Orsay et propose de nommer Beau commissaire en Sibérie.

Pams soumet au Conseil un mouvement préfectoral.

Klotz parle des indemnités de vie chère. Il est convenu qu’il s’entendra avec Loucheur (ouvriers) et Claveille (cheminots) avant de proposer une solution pour les administrations publiques.

Clemenceau me dit en Conseil qu’il trouve que le ministère de la Guerre ne me rend pas assez sérieusement compte de ses fonds secrets et qu’il viendra me voir dans la journée avec le général Alby.

Il vient en effet vers quatre heures. Il me montre quelques états sommaires ou plutôt quelques têtes de chapitres : Recherches, tant, Secours, tant, etc. Aucune précision, aucune pièce justificative. Il me propose de faire venir succes-